Monsieur le Ministre,
Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 approchent, nous, représentants du personnel au sein du Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, vous adressons nos préoccupations quant à l’absence de réponses satisfaisantes à nos légitimes revendications. Ces préoccupations concernent à la fois l’organisation des Jeux et la situation globale des agents.
En effet, les organisations syndicales du MI demeurent préoccupées par le manque de réponses adéquates face à l’ampleur de cet événement, dans un contexte où les conditions de travail et sociales des agents publics se détériorent constamment.
Recrutements nécessaires : La période des Jeux exigera une augmentation sans précédent de nos missions. Il est donc impératif d’entamer des recrutements pérennes pour renforcer nos effectifs, déjà sous tension, afin de relever efficacement ces nouveaux défis. Face aux coupes budgétaires inédites, les perspectives de recrutement nécessaires pour assurer les missions de service public semblent néanmoins compromises. Les fonctionnaires du MIOM ne sauraient accepter de telles contraintes sur leur vie personnelle et familiale sans des compensations équitables pour leur engagement.
Compensation salariale adéquate : Nous insistons sur l’importance d’une rémunération juste des heures supplémentaires. De plus, il est crucial de revoir la valorisation du point d’indice, dont le gel prolongé a considérablement érodé le pouvoir d’achat des agents.
Amélioration des conditions de travail : Les incertitudes autour de la « prime JO » et la nécessité d’obtenir des engagements clairs concernant les congés, le télétravail choisi et le droit à la déconnexion exigent des réponses immédiates et des mesures concrètes de votre part. Trop de questions demeurent en suspens sur ces sujets cruciaux.
Engagements en matière sociale et action sociale : Il est urgent d’aborder les conséquences négatives du gel du point d’indice sur le pouvoir d’achat des agents. Des mesures sociales significatives, allant au-delà de simples compensations financières, sont nécessaires pour réellement améliorer la qualité de vie des agents.
L’amertume est grande pour les agents publics engagés au service de l’État, qui voient leur pouvoir d’achat se dégrader après tant d’années de gel du point d’indice. Après la crise sanitaire durant laquelle ils se sont dévoués pour nos concitoyens, « plus rien ne peut être comme avant ». Il est indéniable que les attentes ne sont pas satisfaites, bien au contraire : le statut des fonctionnaires, déjà ébranlé par la loi de transformation d’août 2019, demeure sous le feu des critiques, avec l’introduction de rémunérations au mérite et la remise en question de la sécurité de l’emploi.
Refus de la rémunération au mérite et protection du statut : Nous rejetons fermement toute mise en oeuvre de la rémunération et de l’avancement au mérite, sources de discriminations et d’inégalités. De même, nous nous opposons catégoriquement à toute tentative de dégradation du statut de la Fonction publique, notamment en ce qui concerne la sécurité de l’emploi.
Revalorisation des pensions et des retraites : Face à l’accroissement de la productivité par le travail, l’annulation de crédits significatifs dans le budget de l’État est inacceptable. Nous exigeons une revalorisation des pensions et des retraites, ainsi qu’une orientation de la loi de finances vers le bien-être des travailleurs, et non vers l’austérité.
Les services publics demeurent la variable d’ajustement privilégiée, comme le confirment les récentes coupes budgétaires, au détriment de la qualité des services et du pouvoir d’achat des retraités, malgré la production de richesses dans notre pays.
Les services de police, privés de leur droit constitutionnel de grève, subissent les politiques publiques à un moment où ils doivent redoubler d’efforts pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
Nous tenons à souligner que ces revendications concernent également les policiers de tous grades. Bien qu’ils soient privés du droit de grève, un droit pourtant constitutionnel, cette situation permet à notre employeur de les considérer comme corvéables à merci. Nous dénonçons fermement cette situation.
Dans le contexte actuel et à la suite des récentes mobilisations, nous sommes contraints de déposer un préavis de grève couvrant la période du 22 avril au 15 septembre 2024. Ce préavis engage l’ensemble du personnel du Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, soulignant notre impérieux besoin d’entamer des négociations constructives.
Nous espérons sincèrement parvenir à des accords qui respectent les contributions et les besoins de tous les agents concernés, afin que les Jeux Olympiques se déroulent dans les meilleures conditions de sécurité et de sérénité. Nous attendons des accords permettant aux Jeux Olympiques et Paralympiques organisés en France de refléter l’innovation sociale et économique promue par le Comité de la Charte Sociale Paris 2024, signée en 2018.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération. Anthony Caillé Secrétaire général |