Les responsables du nouveau syndicat CGT Police, créé il y a moins d’un an, ont demandé à rencontrer le député Romain Grau, qui est aussi rapporteur spécial du budget de la sécurité intérieure à l’Assemblée nationale. La rencontre a eu lieu hier et, de l’avis des responsables syndicaux, elle a été « constructive » même si parfois elle fut « houleuse ». C’est que les syndicalistes avaient bien des choses à faire remonter auprès de l’élu. « Ce sont les revendications de la base, insiste Robert Gili le secrétaire départemental CGT Police. Notre syndicat ne fait pas dans le clientélisme. On n’est pas là pour favoriser les promotions comme d’autres le font, mais pour dénoncer ce qui ne va pas ».

Manque de moyen humain et matériel

Et des revendications, il y en a. « La souffrance des collègues au travail est énorme, convient Florent Billes le secrétaire adjoint. L’État se désengage de partout et nous n’avons plus les moyens, ni en termes d’effectif ni en matériel, pour assurer correctement nos missions. Cela devient grave ». Et de donner des exemples : des contrôles non sécurisés à la barrière de péage du Boulou ; des véhicules non adaptés et trop peu nombreux ; de la formation continue à l’abandon ; des locaux pour les gardes à vue non sécurisés et trop exigus… « Le plus criant reste aussi les effectifs, assurent les responsables syndicaux. C’est vrai que nous avons eu dernièrement 26 nouveaux agents. Mais quand on décompte ceux qui viennent remplacer les départs à la retraite et ceux qui sont affectés dans les bureaux administratifs, au final le terrain reste toujours le parent pauvre. Et c’est pourtant là qu’on a le plus besoin d’agents ».

Question de salaire

La grille salariale est également un point que les syndicalistes ont fait valoir au député. « Cela fait 10 ans que le point d’indice est gelé, calcule Karine Tartas la secrétaire du syndicat CGT de la préfecture venue soutenir ses collègues. Et quand on parle d’augmentation, on nous répond primes. Les primes ne rentrent pas dans le calcul de la retraite future de l’agent, elle est individualisée alors que notre travail est toujours une action de groupe ». Les représentants des agents ont tout de même eu une bonne nouvelle de la part de Romain Grau : celui-ci leur a promis de demander un recrutement de 30 postes pour la police (celle des frontières et du commissariat). Le principe d’une rencontre plusieurs fois dans l’année a également été acté.