Le métier de Policer un métier pathogène / Le droit à la santé un droit fondamental nié aux policiers

Le travail de la police est hautement pathogène. On observe un taux de suicide de 40 % supérieur par rapport à la population normale, 18 millions d’heures supplémentaires, des effectifs réduits par les deux derniers gouvernements : loi RGPP et loi MAA-. La détérioration des conditions de travail s’est accrue avec les dispositifs mis en place par l’Etat d’urgence.

Alors même que les métiers de forces de l’ordre sont considérés comme particulièrement dangereux, et que les missions confiées sont de plus en plus sensibles (et nécessitent du sang froid), les policiers sont livrés à eux-mêmes sur le plan psychologique et épuisés par le nombre d’heures de travail. Aucune supervision psychologique n’est obligatoire alors même que structurellement les policiers sont confrontés à des situations stressantes et hautement traumatisantes

Les droits fondamentaux des policiers sont donc perpétuellement menacés sans qu’aucune voie de droit ne leur soit ouverte dans la mesure où tous les textes de droit prévoient des régimes dérogatoires pour les policiers et le gendarmes, s’agissant des conditions minimales de bien-être au travail ou les règles minimales relatives aux horaires. Les Etats ont donc toute marge de manœuvre pour porter atteinte à leur santé.

Révéler, nommer et contester les violences subies au travail par les policiers est un enjeu central à la fois pour prévenir les risques au niveau individuel mais aussi pour permettre, au niveau collectif, d’obtenir une évolution du statut des policiers et notamment la même protection que tout autre travailleurs de ses droits les plus fondamentaux.